Julia Ferry, 27 ans, vit entre la Colombie et la France. Titulaire d’un diplôme en design textile à l’Ecole Duperré à Paris, elle s’est également formée depuis à l’enseignement du yoga et aux massages ayurvédiques, en Inde et en Colombie. Elle se définit aujourd’hui comme artiste, thérapeute, et enseignante en yoga et ayurveda.
Travailler avec tes mains, une évidence pour toi ?
Cette question est très belle. Je pense que oui, j’ai toujours eu un rapport à la matière assez intuitif et instinctif ! J’ai toujours eu envie de toucher, de me rapprocher des textures et des matières dans tous les sens du terme. J’ai beaucoup de souvenirs enfant avec le sable, les insectes; je jouais, je construisais des choses. Je passais par le dessin, les crayons, les couleurs…Tout cela se modélise et se crée à partir des mains. Donc on peut dire que j’ai toujours eu cette attirance !
Quel est le point de vue de l’Ayurveda sur nos mains ?
A mon niveau de connaissance de l’Ayurvéda, les mains me servent à matérialiser l’énergie du cœur, elles sont très connectées au cœur. Elles me permettent de me relier à cette notion de service désintéressé: le fait de donner et d’agir. Elles peuvent aussi recevoir mais quand on parle de soin, on est plutôt dans le don. Nos doigts sont comme de petites antennes reliées à un élément – l’Ether, l’Air, le Feu, l’Eau ou la Terre . Ils s’inscrivent donc dans une logique énergétique propre à ce que chaque doigt va pouvoir capter !
Quels conseils peux-tu nous transmettre pour préserver leur beauté, leur dextérité et leur vitalité ?
Pour préserver leur beauté, j’ai une petite recette que j’aime bien: je les masse avec du ghee – un beurre clarifié qu’on utilise dans les soins ayurvédiques et dans la cuisine indienne – et un peu de sucre brut ou encore du marc de café, ça les hydrate et les rend toutes douces. Pour entretenir leur dextérité, je recommande la pratique du yoga, pour maintenir leur préhension et leur force et conserver un équilibre. Et pour leur vitalité, en ayurveda on a une sadhana des mains, c’est-à-dire une petite routine pour les chauffer et les énergiser pour les aider à accomplir leurs petits miracles quotidiens !
Qu’est-ce que tu aimerais dire à tes mains ?
Avant de démarrer un massage, je souhaite qu’elles puissent transmettre à mon client ce dont il a besoin. Et si je ne donne pas de soin, je leur demande de me permettre de faire les meilleures actions possibles, en accord avec ce dont le monde a besoin, et moi aussi par la même occasion !
As-tu des souvenirs de mains ou de gestes dans ta famille, du temps de ton enfance ?
Oui petite, j’ai un souvenir à la fois doux et impactant: j’accompagnais ma grand-mère maternelle au grenier. J’observais ses mains avec les tissus, avec la laine. Je regardais sa façon de tricoter, de plier, de découper, d’utiliser ses outils de tricot, de couture, pour les patchworks qu’elle créait. Je me collais à elle et je guettais les chutes de tissus pour pouvoir faire des petites choses dans mon coin, à côté d’elle, tout en ne la quittant pas des yeux.
Ses mains étaient douces et précises, elle avait de grands doigts assez robustes mais très précis, avec des ongles très durs . La peau de ses mains était comme tailladée, fripée, avec une texture jamais sèche ni rude, mais toujours un peu chaude, douce et molle. Quand je dis « molle », c’est dans le sens où je ressentais une grande sensibilité dans la pulpe de ses doigts et la paume de ses mains.
J’aimais tout l’art qu’elle mettait dans son métier.
Un patchwork réalisé par « Queline », la grand-mère de Julia.
sur Instagram: @uj.wa.la
Pour réserver un massage, un atelier ou commander un produit de sa gamme ayurvédique: https://ferryjulia.wixsite.com/ujwala